(Auto-Moto-Rétro, Parc des Expos de Rouen, Seine-Maritime, septembre 2015)
La Jaguar 420 est l'ultime évolution de la série qui a débuté en 1955 avec la Mk I, en 1959 avec la Mark II et en 1963 avec la Type S. Le contexte de la gamme Jaguar est un peu difficile. Si la Type E connaît un succès mérité depuis son apparition, la Mark X se vend finalement assez peu. Elle est sans doute trop imposante, trop lourde et peut-être trop chère aussi. Les ventes de la Mk II sont intéressantes mais la Type S en raison d'une esthétique contestable connaît un succès très relatif.
Depuis 1964, Jaguar dispose du 4,2 litres dans la Type E et la Mark X et, finalement, ce moteur serait sans doute mieux dans une berline plus compacte que l'énorme Mk X, d'autant plus que l'accroissement des équipements de confort hausse considérablement le poids des voitures. Alors William Lyons s'attèle à sa planche à dessin et concocte un savant mélange de Mk X et de Type S. De l'avant, il s'inspire de la calandre et des quatre phares de la Mk X. Si l'on regarde l'habitacle de profil, on se rend bien compte des similitudes avec la Type S. A l'arrière, le coffre est étiré pour parvenir à plus de 500 litres de capacité.
L'intérieur est légèrement modifié par rapport à la Type S. On remarque l'horloge perchée en haut du tableau de bord et, subtilité intéressante, qui dispose de sa propre batterie ! Le style propre à Jaguar du tableau de bord est toujours aussi distingué. Au centre de la console, les boutons basculeurs permettent (de gauche à droite) d'actionner les essuie-glace, de changer de réservoir d'essence (gauche ou droit), d'enclencher le starter. On trouve au milieu l'allume cigare, l'emplacement de la clef de démarrage, la ventilation, l'éclairage du tableau de bord et enfin l'éclairage du plafonnier ou du lecteur de cartes. Des cadrans ronds permettent la lecture de la température d'eau et d'huile, la courant de batterie et la jauge à essence.
D'un point de vue mécanique, la 420 emprunte également le train arrière de la Type E avec ses freins in-board et roues indépendantes. La boite entièrement synchronisée Jaguar à overdrive a remplacé les boites Moss si rugueuses des premières Mk II. Par rapport à la Type E, le moteur 4.2 litres est équipé de deux carburateurs au lieu de trois. Il perd alors 20 ch, mais gagne en couple. Les valeurs de l'époque sont de 245 ch SAE, c'est à dire sans les équipements externes. En puissance DIN actuelle, les estimations sont entre 180 et 220 ch. C'est surtout le couple qui est particulièrement important et permet des relances dignes d'une sportive de l'époque. Avec la boite automatique (notre modèle), la souplesse du 6-cylindres fait merveille.
Beaucoup d'autres améliorations sont arrivées avec la 420. La dynamo est remplacée par un alternateur, le circuit hydraulique de freinage est doublé. La direction assistée est en option, mais elle est progressive. Très appuyée sur le premier demi-tour, elle l'est beaucoup moins ensuite. La résultat est une direction très légère et très réactive. La 420 atteint tout de même 200 km/h en dépit de son poids important. Les commentaires de l'époque saluent une berline au confort inégalable et aux performances qui laissent la concurrence très loin, avec un coût somme toute raisonnable dans la catégorie, surtout en comparaison avec une Mercedes. Seule ombre au tableau, une consommation importante si le chauffeur a le pied lourd.
Finalement, les chiffres de vente donneront raison à William Lyons. Très vite les chiffres de vente de la 420 vont dépasser ceux des Mark II et Type-S. Toutefois, d'août 1966 à septembre 1968, la 420 et sa jumelle, la Daimler Sovereign, ont été construites à 16 000 exemplaires environ. Elles sont remplacées par la XJ6à partir de la fin 1968, même si la Daimler Sovereign a été produite jusqu'en juillet 1969.
Actuellement, cette version moins connue de la lignée des Mk II est assez recherchée, et la côte monte.
Fiche technique :
Type du moteur : 6 cylindres en ligne, essence
Emplacement : longitudinal, avant
Puissance fiscale : NC
Cylindrée : 4235 cm3
Alésage x course : 92,05 x 106 mm
Taux de compression : 8:1
Vilebrequin : 7 paliers
Puissance maximale : 245 ch SAE à 5500 tr/min
Couple maximal : 39,2 mkg à 3750 tr/min
Distribution : double arbre à cames en tête
Nombre de soupapes : 12
Alimentation : 2 carburateur SU HD8
Type de transmission : propulsion
Boite de vitesses manuelle à 4 rapports avec overdrive ou automatique à 3 rapports
Direction à recirculation de billes
Suspension av : roues indépendantes
Suspension ar : roues indépendantes
Longueur : 476,9 cm
Largeur : 169,5 cm
Hauteur : 138,4 cm
Empattement : 273,1 cm
Voie av : 140,3 cm
Voie ar : 137,8 cm
Pneus av : 185 x 15
Pneus ar : 185 x 15
Freins av : disques
Freins ar : disques
Vitesse maximale : 198 km/h
Capacité des réservoirs : 72 litres:
Poids : 1575 kg